Dans l'Echo républicain, Sébastien Couratin a interrogé les listes se présentant aux élections départementales de dimanche prochain 22 mars (second tour dimanche 29 mars).
Bonne lecture.
L’UMP, la majorité départementale Gael et le groupe de gauche Élan sont tous favorables à la mise en concession autoroutière de la RN 154. À condition que la qualité de vie des Euréliens soit préservée.
C’est l’un des principaux enjeux pour l’avenir du département. Mais ce n’est pas sur ce dossier que se cristallisent les principaux clivages. Hormis le Front de gauche et un binôme PRG-EELV, sur le canton de Chartres 1, tous les candidats de la droite et de la gauche traditionnelles défendent le projet de concession autoroutière sur la RN 154. Mais pas au détriment du cadre de vie ou du porte-monnaie des Euréliens.
1. Daniel Guéret (UMP). Le président départemental de l’UMP, également candidat sur le canton de Chartres 1, considère que les aménagements routiers, « menés au gré des contrats de plan État-Région, ont vécu ». Favorable à l’autoroute, il défend l’idée que la réduction des impacts environnementaux et la maîtrise de la tarification doivent se régler au cas par cas : « Les treize maires des communes traversées par le contournement de Chartres travaillent pour que ces problématiques soient prises en compe, dans la limite du raisonnable. Il ne faut pas que les Euréliens soient pénalisés ». Y compris sur le volet de la tarification. L’élu envisage de possibles exonérations : « Il existe déjà des dispositifs, qui mettent les habitants à l’abri de la tarification, ou des itinéraires de substitution ».
2. Jacky Jaulneau (PS). Le chef du groupe des élus de gauche (Élan), candidat sur le canton d’Illiers-Combray, est en phase avec le tracé et l’option de la mise en concession, même si ce choix entraîne « une cascade de réserves. On aurait préféré une 2 X 2 voies gratuitesmais on ne peut pas la financer. L’autoroute a quand même des atouts, en terme de développement économique, ou de fluidification du trafic. Plus personne ne conteste la création de l’A 10 et l’A 11. Sur le moment, on conteste et après, on s’y fait ». Question tarif, le groupe de gauche défend la gratuité du tronçon Dreux-Chartres, pour les déplacements professionnels des locaux : « On ne peut pas multiplier ces exonérations, au risque de grever, l’équilibre financier de l’A 154 ».
3. Dominique Leblond (UDI, majorité départementale Gael). Le vice-président du Conseil général, en charge des infrastructures routières, est catégorique : « Impossible de financer un équipement de 850 millions d’euros sans autoroute ». Le conseiller sortant sur le canton d’Auneau, candidat à sa succession, est en phase avec le tracé. Mais il entend l’imiter l’impact de l’équipement sur l’environnement : « Il faut réduire les nuisances phoniques et protéger la ressource en eau ». Sur la question de la tarification, Dominique Leblond imagine un système d’abonnement, pour les riverains, que le Conseil général pourrait subventionner à 50 % : « L’axe a déjà été payé. C’est un aspect qu’il faut prendre en compte ».
Sébastien Couratin
Pas de concession sur Chartres 1
De tous les candidats de la gauche traditionnelle engagés dans la campagne, seul le tandem composé de Christian Gigon (PRG) et Sandra Renda (EÉ-LV), sur le canton de Chartres 1, est hostile à l’autoroute. La candidate écologiste s’en explique : « Nous y sommes opposés car cet axe, financé par les collectivités, avec les deniers publics, appartient aux Euréliens. La RN 154 a déjà été aménagée, au nord de Chartres, partiellement au sud. Le caractère d’utilité publique d’une autoroute reste à démontrer. Il y a d’autres priorités ». Le binôme redoute les impacts d’une autoroute en matière de pollution et de dépréciation du cadre de vie : « Avec le développement du covoiturage, nous ne sommes plus dans l’ère du tout automobile. Il n’y a pas assez de trafic pour une autoroute ».