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Les représentants de l'Etat (en haut) et ceux des associations et syndicats (en bas)
Les représentants de l'Etat (en haut) et ceux des associations et syndicats (en bas)

Les représentants de l'Etat (en haut) et ceux des associations et syndicats (en bas)

Ainsi que le prévoit la loi, le préfet de région a réuni le comité de suivi vendredi 8 janvier 2016 à la préfecture de Chartres.

Le nouveau préfet de région, Nacer Meddah, qui avait pris ses fonctions le lundi précédent, présidait ce comité.

Le directeur régional de la DREAL, Christophe Chassande, a présenté ensuite « les quelques réajustements » que ses services ont faits.

Les documents seront communiqués ultérieurement.

Les réajustements présentés au comité de suivi
Les réajustements présentés au comité de suivi

Intervention du représentant de l’Union Départementale Force Ouvrière (FO) d’Eure-et-Loir

à la réunion du comité de suivi de l’A-154 le 8 janvier 2016

"NON A LA PRIVATISATION DES ROUTES !

RETRAIT DE LA DECISION MINISTERIELLE

DE CONCESSION DE LA RN 12 ET 154 AU PRIVE !"

Monsieur le Préfet, mesdames et messieurs

Le projet présenté est en réalité un projet de privatisation de la RN 154 et de la RN 12 qui livrerait une partie supplémentaire du territoire de la République à une multinationale quelconque, et qui soumettrait les salariés et la population au racket des actionnaires pour pouvoir traverser le département.

Si Madame Royal veut entendre la volonté populaire, alors elle doit abroger immédiatement le support juridique de cette privatisation qui est la décision ministérielle de 2010.

Elle l’a fait en Vendée tout récemment.

Pourquoi pas en Eure-et-Loir ? On n’ose imaginer qu’un ministre agisse au gré des circonstances en fonction de petits calculs électoraux locaux !

Une autoroute privatisée inacceptable en Vendée… et parfaitement écologique et républicaine en Eure-et-Loir ? Comment comprendre ?

Beaucoup de choses, pratiquement tout d’ailleurs, a été dit sur ce qui motive l’urgence de l’abandon de ce projet qui ne profiterait qu’à des groupes financiers.

Je voudrais insister

Ce projet est néfaste pour la démocratie

La démocratie implique la libre circulation des citoyens et pas le « droit de circulation censitaire » pour aller travailler ou avoir accès au service public ou même circuler librement tout simplement. Elle est incompatible avec ces nouvelles barrières d’octroi.

Il remet en cause l’égalité en droit des citoyens.

Il frappe une fois de plus les salariés au portefeuille. Les patrons, eux, feront passer les frais de péage dans leur frais généraux. S’ils le payent !

Ce projet est néfaste pour l’emploi et le service public.

Il ne reste que quelques kilomètres de route nationale dans le département. Les privatiser c’est programmer la disparition des emplois de nos camarades de l’ex-DDE.

Et cela au moment où un rapport officiel démontre que plus de 11.000 km de routes nationales déclassées par la décentralisation sont laissés à l’abandon car les collectivités territoriales n’ont pas les moyens de les entretenir.

Et que dire des routes transférées des départements aux communes, par glissement, et que les petites communes n’ont aucun moyen d’entretenir ?

C’est à ce réseau dégradé, et dangereux, que Madame Royal et M. Hollande voudraient condamner les salariés qui ne paieront jamais l’autoroute vu la baisse forcenée du coût du travail, l’écrasement des salaires auxquels se livrent les politiciens de tous bords depuis l’adoption des traités européens gravant l’austérité dans le marbre.

Et on nous parlera de sécurité routière ? Pour multiplier les contrôles et frapper l’automobiliste à la poche une fois de plus.

C’est à dire encore les salariés, encore les plus démunis.

Il suffit qu’il tombe un peu de neige pour qu’on constate que seul le service public national est en mesure de faire face. Et ceci malgré des moyens diminués, en jouant sur la conscience extraordinaire des agents, comme dans les hôpitaux.

La preuve ? Seule la RN 154 est praticable dès qu’il neige.

L’entretien des routes revient à l’Etat. Ce sont nos impôts. Nous n’avons pas à payer une quelconque poignée d’actionnaires pour pouvoir circuler en sécurité.

Mais il y a pire.

Ce projet est une bombe à fragmentation contre le service public de manière beaucoup plus large.

Certains cyniques, sans aucune vergogne, sont déjà en train de justifier la remise en cause de l’existence du centre hospitalier de Dreux par l’histoire à dormir debout que l’autoroute mettrait l’hôpital de Chartres, à moins de 20 minutes et que donc, un hôpital de plein exercice à Dreux ne se justifierait plus dans le cadre des groupements de coopération sanitaire.

Et demain on nous dira la même chose pour le centre des impôts, la caisse de sécurité sociale, etc, etc.

En réalité, cette autoroute est un projet de société : une société sans service public, livrée au pillage des multinationales. Le rêve de la « TROIKA » comme disent les salariés grecs.

Alors, oui, Mesdames et Messieurs, on peut toujours, faute de représentativité démocratique, utiliser honteusement l’état d’urgence pour interdire une manifestation syndicale, pacifique, d’hospitaliers et de médecins à Dreux pendant que la fête de la Saint-André bat son plein à Chartres. On peut toujours essayer de remplacer l’autorité démocratique issue des urnes par un « patriot-act » à la française.

Il est du devoir d’un syndicat responsable de vous alerter Monsieur le Préfet de Région.

On ne peut pas bafouer très longtemps la volonté populaire.

D’autres ont essayé et n’ont jamais réussi. Les cris d’orfraies et les coups de mentons virils n’y changeront rien.

Comme disait Bertold Brecht, on ne peut pas changer le peuple.

La seule voie possible ce n’est pas de choisir un tracé pour que Bouygues ou Vinci ou un autre rackette la population.

La seule voie possible, c’est d’abandonner ce projet et de terminer la mise en 4 voies de la RN 154 sur son tracé et dans le domaine public.

C’est en ce sens que Force ouvrière se félicite que, après des années de résistance, les organisations syndicales FO, CGT, FSU, aient pu constituer un large front uni de combat avec les associations opposées à ce projet, avec des élus qui restent fidèles à la République et au service public malgré le talon de fer de la loi NOTRe qui programme leur extinction.

Madame Royal a le pouvoir, dès demain, de rassurer les salariés et la population en annulant la décision de mise en concession des routes nationales de ce département. Nous souhaitons sincèrement que cette exigence simple, et appliquée par elle en Vendée, lui soit transmise le plus rapidement possible.

Ce serait le choix le plus économique pour les salariés comme pour tous les citoyens.

Vous comprendrez, Monsieur le Préfet de Région, que la présence de Force Ouvrière dans cette parodie de consultation se limitera à cette déclaration préalable et à sa diffusion la plus large.

Je terminerai en vous présentant les meilleurs voeux de défense du service public, dont vous êtes en principe le représentant.

Tag(s) : #comité de suivi
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