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RN 154 : une autoroute à l'étude entre Marville-Moutiers-Brûlé et Nonancourt

 

 

Le préfet l'a dit à plusieurs reprises. L'hypothèse d'une concession à un opérateur privé d'une partie de la nationale 154 donnera lieu à une décision de principe avant la fin de l'année. Suite à l'étude de faisabilité effectuée entre 2005 et 2006, deux scénarios ont été proposés.

 

 

Le premier évoque une mise en concession autoroutière partielle de la RN 154, au sud, entre Allaines et Chartres. Le second a trait à une concession globale depuis Allaines jusqu'au nord de Nonancourt. C'est cette deuxième hypothèse qui fait débat dans l'agglomération. Comme l'a illustré la réunion de la communauté d'agglomération du 20 novembre, la discussion tourne autour du péage et des tracés possibles (notre édition du 22/11.06). S'il touche territorialement ou en proximité une quinzaine de communes de l'arrondissement de Dreux et de l'Eure proche, le tracé n'a provoqué jusqu'ici que de rares échanges. Les élus locaux hésitent à s'engager dans un débat jugé prématuré et à risques. Les plus sceptiques ironisent sur « un projet qui est dans les cartons depuis plus de 30 ans ».

 Études sur les bruits et les sols

 Cette approche distanciée n'a pas cours partout. Surtout pas à Garnay. Maire depuis 1983, Alain Beaufour sait bien que le barreau Marville-Nonancourt est désormais bien plus qu'une simple virtualité. Tant en plateau avec Chambléan, qu'en vallée, avec une traversée des terres du château de Marmousse, à hauteur de la ferme du Défaut, Garnay est doublement exposée. Il suffit de se pencher sur les cartes pour comprendre les inquiétudes des riverains. Les plans qui ont été envoyés avant l'été 2005 aux différentes mairies en vue des études de bruit et de sols présentent plusieurs variantes. Il existe trois tracés lesquels proposent plusieurs itinéraires. L'unique partie commune de ces tracés relie Marville-Moutiers-Brûlé à la rive nord de la Blaise. Outre Marville-Moutiers-Brûlé pour Imbermais, Garnay, Allainville, Boissy-en-Drouais et Louvilliers-en-Drouais sont les communes des cantons de Dreux-Sud et de Dreux-Ouest les plus directement concernées. Dans leurs localités respectives, Suzanne Pinard et Gérard Gautier s'attendent à recueillir les inquiétudes des agriculteurs au sujet de la division des exploitations. Pour l'heure, les édiles avancent qu'il est encore prématuré d'alimenter le débat public. Suzanne Pinard entend étudier le dossier en concertation avec son conseiller général, l'UMP Jacques Lemare. Cette femme qui a travaillé 42 ans à la sécurité sociale et qui a succédé à Jacques Hector en 1999 décline une approche pragmatique repoussant toute polémique.

 De fait, les documents qui circulent ressemblent davantage à des hypothèses de travail qu'à des options fermes. Il n'y a pas grand-chose de commun entre le tracé qui passe à l'ouest d'Allainville pour reprendre schématiquement le parcours de la déviation sud de Saint-Rémy-sur-Avre et les tracés qui viennent chatouiller les coteaux du Mesnil-sur-l'Estrée avant de rejoindre les tracés nord de la déviation de Saint-Rémy-Nonancourt. Compte tenu des enjeux pour l'environnement, pour l'aménagement des communes, et pour la viabilité des exploitations agricoles, on peut parler d'un dossier explosif. A fortiori à quelques mois des échéances cantonales et municipales.

 Les élus ne sont pas pressés de faire circuler les plans des projets. Il est urgent d'attendre.

 Malik Laïdi

Tag(s) : #revue de presse
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