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400 personnes avides de réponses au début du débat public sur la RN 154

La première réunion du débat public pour l'aménagement de la RN 154 a réuni près de 400 personnes hier soir. Déjà beaucoup de questions et un dossier de présentation des enjeux fortement contesté.

Alain Orhel, président de la commission du débat public était venu pour planter le décor et présenter les enjeux du débat public sur le devenir de la RN 154 : les réactions sont probablement allées au-delà de ses espérances. Parce que les enjeux ; il y a bien longtemps que les habitants de la région les ont compris : et beaucoup ne demandaient qu'à s'affranchir des préliminaires pour obtenir des réponses précises à des questions qui l'étaient tout autant sur tous les thèmes qui vont alimenter le débat. Le public était assurément pressé d'en savoir plus sur les intentions de l'État pour l'aménagement de la RN 154, alors que du côté de la commission, on s'est évertué à tenter de faire comprendre qu'il y avait une procédure et que « rien n'est pré-décidé, » ce dont beaucoup ont semblé douter.

Anti-
autoroute majoritaires

Une avalanche de questions s'est abattue sur le maître d'ouvrage, parfois débordé, souvent mis en difficulté par les remarques de ceux qui ont étudié le dossier à la loupe. Très clairement, les anti-autoroute étaient largement majoritaires lors de la réunion d'hier soir, mettant en avant toutes les failles d'un projet qu'ils estiment mal ficelé dans bien des domaines : que ce soit sur le plan environnemental, sur celui de la sécurité et plus encore sur le financement. La suite du débat risque de s'avérer plus que passionnée. Il y a bien évidemment les Rémois plus que fatigués par les 30.000 véhicules qui passent quotidiennement sous leurs fenêtres, mais aussi les habitants de Garnay qui craignent qu'un hypothétique contournement sud de Dreux ne déverse le flot de circulation de la RN 12 ajouté à celui de la RN 154 à proximité du village. A Vernouillet, Daniel Frard a déploré « un dossier orienté » et que les engagements du plan État-Région 2000-2006 « n'aient pas été tenus » .

 

Dossier contesté

Pour le collectif d'associations représenté par Bertrand Thierry, le dossier souffre de considérables lacunes en comparaison d'un projet identique entre Castres et Toulouse. « Vous parlez d'une augmentation du trafic de 2,5 % par an, entre Dreux et Chartres, alors qu'il n'augmente plus depuis plusieurs années. Où est le bilan carbone du projet ?» Les associations sont fermement décidées à se faire entendre.

Représentante de l'Avern, Germaine Fraudin s'est élevée contre un projet « climaticide et Grenello-incompatible. Tout va changer qu'on le veuille ou non, il faut tenter de se laver l'esprit des modes de pensée passés, dépassés, qui nous ont précipités vers des catastrophes annoncées et reconnues maintenant. Vos enfants vous accuseront, vos petits enfants vous maudiront. » Et si tout le monde est à peu près d'accord sur le fait qu'il faut faire quelque chose pour l'aménagement de cet axe crucial pour la région et même bien au-delà, c'est bien sur la façon d'appréhender le projet que les divergences seront les plus fortes.

L'argument du délai... estimé jusqu'en 2070 s'il fallait mobiliser les fonds publics a été balayé par Patrick Riehl, maire de Saint-Rémy sur Avre. « Il y a unanimité pour que les choses se fassent vite, c'est donc un problème de choix. Je constate que l'État peut dégager des sommes importantes, alors il faut voir comment faire avec l'argent de l'État pour aboutir en 2018. »

Premières frustrations

Et même si le maître d'ouvrage a voulu afficher la plus grande neutralité, le public a rapidement compris que la solution de la concession autoroutière apparaît comme la solution la plus fréquemment évoquée. Les contribuables ne semblent plus décidés à mettre la main à la poche et ce sera tout l'enjeu d'un débat prévu pour durer jusqu'en janvier prochain. Mais rien n'indique que d'ici là, la commission du débat public aura répondu à toutes les questions posées de façon satisfaisante. Et déjà, les premières insatisfactions sont apparues. Dans le public on a dénoncé « l'arrogance » des intervenants, accusés de sélectionner les nombreuses questions écrites déposées à l'entrée.

Tout le monde n'a pas réellement pu s'exprimer. Questions coupées, réponses tronquées ou désordonnées, cette première soirée aura pour beaucoup un goût d'inachevé. Alain Orhel aura beau répéter que la commission « est complètement indépendante, » les quatorze réunions programmées ne seront assurément pas de trop pour définir un projet satisfaisant pour la majorité.

                                       
                                                                                         Yves Le Calvez.

Tag(s) : #revue de presse
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